RECTO - le dernier album peut nous laisser penser que vous avez un peu changé de style, que vous allez plutôt vers quelque chose de plus expé? Tu confirmes?
GUY - nous ne pensons pas vraiment que nous avons changé de style, c’est plus une progression, une évolution. À chaque disque qu’on sort nous pensons que nous avons franchi une étape dans la façon de jouer ensemble et aussi dans la meilleure manière d’apréhender les capacités de l’enregistrement studio. Nous essayons de ne jamais se répéter, de ne jamais refaire les mêmes choses. Nous ne sommes pas interressé par le fait de se forcer à sortir de nouvelles tunes juste pour sortir de nouvelles tunes. L’idée est de laisser la progression se faire naturellement et de jouer tout ce qui nous passe par la tête. Par exemple, quand le groupe a commencé il n’y avait seulement qu’un guitariste - avec REPEATER nous avons ajouté une seconde guitare et maintenant, sur notre prochain album nous aurons deux batteurs sur une bonne moitié des tunes de l’album.
R - en live, est-ce que vous laissé une espace pour les impros?
G - oui. Nous n’utilisons jamais de set pour que nous puissions faire les tunes comme elles viennent. Nous avons eu à déveloper une façon d’utiliser des signals (signe de la main, certains appels mêlés dans la tune etc..) pour indiquer à chacun d’entre nous quelle tune nous allons faire par la suite. Nous tendons aussi vers la modification, la restructuration des tunes en live. Il y a beaucoup d’espace dans nos musiques pour étendre certains passages sur une plus longue durée et pour les re-travailler en se nourrissant uniquement de ce que jouent les autres du groupes à un instant précis. Nous essayons de maximiser notre liberté sur scène...nous ne sommes pas juste un jukebox qui joue toujours la même chose tous les soirs.
R - et le nouvel album...
G - nous finissons juste d’enregistrer un nouvel album avec 13 nouvelles tunes que nous préparons depuis septembre. Maintenant nous travaillons ensemble sur le artwork, mais ça prend beaucoup de temps. Il y a beaucoup de sons différents dans celui là. Comme je te l’ai dit avant, un second batteur/percussioniste (jerry busher, depuis longtemps notre roadie) qui joue sur beaucoup de tunes de cet album - il y a aussi des amis à nous qui chantent (back ups) et un cello player...donc ce n’est pas seulement les 4 membres de fugazi.
R - pourquoi on ne vous voit pas très souvent en France?
G - on n’a fait 5 tournées en france depuis 1988!! À part notre première tournée où nous n’avons joué qu’à paris, à chaque fois nous avons au moins fait 6 dates... C’est sûr que nous reviendrons, mais probablement pas cette année car notre bassiste et sa femme attendent un enfant.
R - as-tu déja pensé travailler avec d’autres artistes?
Je n’ai jamais vraiment pensé travailler avec d’autres artistes avec fugazi. Ian a joué avec al jourgensen dans pailhead - brendan à joué avec lois dans the all scars. Moi, je travaille courament avec d’autres gens dans mon boulot de producteur. J’ai produit des groupes comme the make-up et blonde readhead...
R - ton meilleur souvenir avec fugazi ?
G - nous étions en tournée en australie et je me suis pris un pain par un kangaroo. Nous campions sur la plage quand un kangaroo surgit des buissons. Je me suis alors approché de lui et lui ai donné du pain, quand il vu quand que je n’en n’avais plus, il commença à vraiment s’exciter. J’essayais de me barrer quand il sauta en l’air et me mis un pain en pleine gueule!! C’est vraiment qu’avec fugazi que je peux avoir l’occasion de me faire frapper par un tel animal.